Un bunker dans mon jardin ?

bunker

La mode de se faire peur ne date pas d’hier et celle d’arnaquer les autres encore moins ! On voit de plus en plus de citoyens qui sentant la tension internationale augmenter, aimeraient bien construire ou se faire construire un bunker dans leur jardin ou dans celui de leur parents. La tentation est grande de se protéger et de protéger sa famille. Alors pourquoi ne pas faire un abri souterrain? Seulement voilà de quoi parlons nous? Si le but est d’avoir un espace sécurisé en cas de soulèvement, de trouble passager, il peut y avoir des solutions à mettre en œuvre, si par contre on vous vend une solution contre un bombardement ou une attaque nucléaire….oubliez !

Pour faire cet article nous avons compilé des données de spécialistes de l’architecture de guerre (seconde guerre mondiale). Sur les plans d’un véritable bunker, sur la dynamique des explosions, sur la gestion des vivres et l’aspect psychologique de l’enfermement.

Spécificité d’un vrai bunker

Un bunker réussi c’est l’étanchéité, la sécurité des accès, la gestion de l’eau et des vivres et surtout de l’air ainsi que la gestion des rejets (toilettes). Une fois bien étudiés ces points ne résolvent en rien la problématique de l’explosion à laquelle un bunker est sensé résister.

Un bunker passif à savoir non soumis à une explosion directe doit être fait selon les architectes militaires de murs de béton armé coulés en une seule fois de 40cm d’épaisseur murs, sol et plafond avec au moins 1 mètre de terre, sable et pierres autour pour absorber les ondes de choc.

Un bunker actif lui classé B1, soumis au bombardement direct doit avoir des murs béton armé de 1,20m sol, murs et plafond sans oublier une couche autour de 2m minimum de mélange pierre, sable et terre pour amortir l’explosion!

Et je ne vous parle pas du bunker classé A, le stratégique : appelé a être bombardé sans relâche avec ses murs de 3,50m d’épaisseur!

Pour un béton dosé à 400kg/m3 et armé de treillis 12mm, maille de 15x15cm : il faudra 1m10 d’épaisseur de toiture pour une bombe de 100kg.

Une étude récente montre que la construction d’un bunker actif B1 au normes sans équipements de survie reviendrait à plus de 200 000€, soit près de 300 000€ une fois équipé et meublé.

bunker
bunker

Explosion et déflagration

De 1500 à 9000 m/s c’est la vitesse de propagation d’une onde de choc qui décroît au fur et à mesure de l’éloignement de l’explosion. Lorsqu’une bombe touche le sol, une première zone de roche écrasée, broyée et pulvérisée est visible, plus loin c’est une zone fracturée, puis une zone élastique qui déforme la structure sans modifier la matière. Pour calculer cette onde, une équation existe celle d’Hugoniot. Lorsque une onde de choc atteint un bunker, une variation de la vitesse, de la pression, de la température et de la densité modifie le milieu avant de retrouver la normale. Suite a l’onde de choc incidente, une autre onde se forme oblique ou perpendiculaire a la paroi, ce qui veut dire qu’un bunker arrondi entouré d’un sol meuble sera plus efficace.

Pour que les occupants y survivent il faut que non seulement le bunker ne cède pas mais que les ondes soient assez diminuées pour ne pas être létales.

Coût d’un bunker

  • Élevé à très élevé : Le coût varie considérablement en fonction de la taille, des matériaux, des équipements et de la complexité de la construction de l’abri souterrain.
    • Terrassement, structure en béton armé, étanchéité, ventilation, filtration d’air, systèmes de survie (eau, électricité, nourriture), systèmes de communication, etc.
    • Peut facilement dépasser 200 000 euros, voire beaucoup plus pour des installations haut de gamme.

Utilité

  • Protection maximale : Conçu pour résister à des menaces extrêmes telles que les explosions, les radiations, les attaques chimiques et biologiques, et les catastrophes naturelles, à condition qu’un architecte de formation aux explosifs et risques de guerre ait validé les plans.
  • Autonomie prolongée : Permet de survivre pendant des semaines, voire des mois, en cas de crise prolongée.
  • Confort relatif : Peut être équipé de commodités pour améliorer le confort pendant le confinement.

Limites

  • Coût prohibitif : Inaccessible pour la plupart des gens.
  • Construction complexe : Nécessite des compétences techniques et des autorisations légales.
  • Vulnérabilité aux attaques ciblées : Peut être repéré et attaqué.

La conclusion de cet article n’est pas de vous dégoutter de faire un bunker, c’est seulement que vous ayez conscience des possibilités d’une telle installation. Pourquoi investir 200 000€ dans une protection que vous pourriez avoir pour beaucoup moins chère en choisissant une autre formule mieux adaptée. Suite au prochain article